mardi 13 mars 2012

"Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin".
(S. Kierkegaard)

lundi 22 mars 2010

Exposition "20 ans de collection - Fonds photographique de la ville de Montpellier"

L'exposition est, disons le tout de go, très décevante : L'ensemble du fonds photographique a été étrangement classé par signifiants, définissant un thème par salle. Ainsi, on trouvera la salle "Bestiaire", la salle "Nu" ou encore les salles "Tradition", "Religion", "Portrait" et "Paysage". Une exception toutefois, une salle dédiée aux travaux de Willy Ronis porte son nom. (Est-elle entre "Bestiaire" et "Tradition" ?)
Cette scénographie interdit la plupart du temps de rencontrer formellement le travail des artistes et donne parfois le sentiment de visionner un pêle-mêle rassemblant des travaux de fin d'étude - au mieux - ou de joli résultats du photo club du coin - au pire.
La ville de Montpellier donne à voir un ensemble photographique dénué de cohérence où les recherches artistiques individuelles sont totalement mises de côté. En effet, chaque photographie est légendée avec : Nom et date de naissance du photographe, titre le cas échéant et surtout, le nom officiel de la méthode de tirage. Les seules indications complémentaires consistent en un rappel par de petits panneaux sis ça et là, décryptant des termes abscons au visiteur (ciba, virage etc...)
Doit-on en déduire que toutes les photographies présentées sont réductibles à une production technique titrée ?
Tout le laisse penser dans cette exposition.

Bien sûr on y retrouve quelques noms célèbres (Guy le Querrec, Bernard Faucon, Helmut Newton...) mais leurs travaux se retrouvent engoncés dans une thématique qui restreint fortement leur portée, et paradoxalement leur visibilité. Le quidam est contraint de découvrir certaines œuvres dramatiquement cloîtrées dans ce qu'annonce le thème de la salle où elles sont exposées. On m'annonce que cette photographie de Newton est un nu. Il ne peut donc s'agir d'un paysage.
Ces messages sans code sont avant même réception stratifiés, tiroirisés, nettoyés, consensualisés. Ils en deviennent, eux aussi, désespérément muets. Même les quelques perles ça et là ne suffisent pas à motiver une telle visite.
Seule la présentation externe au pavillon vaut le détour : Les photographies sont en grand format d'une part, et surtout elles sont visuellement isolées les unes des autres. Leur réception en devient brutale et l'on peut ainsi se laisser totalement prendre par cet "être là" totalitaire propre au médium photographique.

Mais le promeneur qui sort du pavillon a tout de même de quoi être satisfait. A l'heure où l'unité commune qualitative est le mégapixel, il sent monter en lui un respect soudain pour ces photographes qui ont dû passer un temps fou les mains dans d'inquiétants produits chimiques à tenter de faire de douces et délicieuses images. Durant toute la visite, on lui a fermement tenu la main en le rassurant et en répétant : La photographie est bien une copie du réel, titrée si possible, et dont la joliesse assoit la valeur.

(Photo Bernard Faucon "Le dormeur")

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lundi 8 mars 2010

R.A.Z.


On efface rien et on recommence...

samedi 2 janvier 2010

Saint Lazare


Du haut d'une ligne caténaire, des oiseaux tombent comme des pierres molles.
Un train bleu glisse dans un bruit électrique.
A Saint Lazare aujourd'hui, 817533 passagers. Elle est la dernière, celle qui suit le 817532ième. Elle l'ignore. Ses poings se serrent, son coeur chaud gonfle, puis éclate.
Personne n'a rien vu.

(Photo Vincent Gruyer)

mercredi 9 décembre 2009

Les chiens (1)


Abattez les mille chiens aux yeux jaunes
Lacérez le cuir de leur peau acide
que jamais plus leur gueule ne déchire
mon cœur, noir et putride.

jeudi 26 novembre 2009

Dé-fragmentation


Alors saisir des images, voler des photos comme on attrape des flocons de neige. Capter de tous ses yeux les projections du monde en soi. Le mouvement tord l'espace, le temps, réel, fait apparaître formes et couleurs qui ne sont pas. Rassembler mille visions statiques en une. Coller la lumière sur la matière, l'engluer, la forcer, la libérer, la regarder s'écouler, la retenir.
Refermer ses doigts sur elle.

Les infinis îlots de la matière devenue lumière semblent - enfin - unifiés.
Défragmentés.

lundi 16 novembre 2009

Série Noire


Un jour je lui demandai : "Ne crains-tu pas que l'amour s'affadisse ?"
Elle sourit, baissa les yeux et dit "C'est dans l'ordre des choses."
Sa voix était transparente.
Nous étions en avril, son visage baignait dans la plus douce des lumières.

(Photo "Série Noire", Alain Corneau)